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samedi 20 mars 2010

1706 On s'émeut à Berne !

Le 10 septembre 1706, les Souverains de Berne avaient écrit au Roi, pour se plaindre du peu d'égard que les magistrats français avaient eu à leurs actes. Voici leur lettre :

"Sire,

"Il y a eu depuis quelques années un procès considérable au Parlement de Provence, entre les parents de Scipion le Brun de Castellane, sieur de Caille, natif de Provence, qui demeure dans notre Jurisdiction, et une personne qui doit être soldat de marine à Toulon, mais qui se dit fils unique du sieur de Caille. 
"Le véritable fils étant mort dans ce pays, où il étoit réfugié avec son père, et ayant été enterré à Vevay, qui est de notre Jurisdiction, plusieurs personnes de nos deux villes de Lausanne et de Vevay ont, pour rendre témoignage à la vérité, donné en forme et par serment, des déclarations du décès du jeune de Caille, lesquelles, pour plus grande autorité, ont été reconnues par les Magistrats de ces deux villes et enfin légalisées par nous, leurs Souverains, et remises au père de Caille, pour ses parents en France.
"Notre pensée n'est pas de représenter à Votre Majesté Royale le peu de cas que nos attestations et déclarations véritables, aussi bien que celles de nos sujets, ont trouvé au Parlement d'Aix, puisque nous apprenons que l'affaire a été portée au Conseil Royal de Votre Majesté
"Mais, comme nous apprenons avec douleur que dans la procédure faite à ce Parlement, on a attaqué au suprême degré notre honneur et celui des nôtres, ainsi que Son Excellence M. le Marquis de Puysieux, l'Ambassadeur aura l'honneur d'en informer plus amplement Votre Majesté, nous nous sommes trouvés indispensablement contraints pour sauver notre honneur qui a été injurié, de nous adresser très respectueusement à Votre Majesté Royale, et de la prier très humblement qu'il lui plaise d'ordonner que l'on donne la satisfaction due à notre Etat, qui a particulièrement l'honneur d'être allié avec Votre Majesté, et que l'on défère aussi à nos certificats dans les Tribunaux qui sont en France, de même que dans tous les autres. 
"Nous ne manquerons pas de mériter, dans toutes les occasions qui se présenteront, par tous les services qui seront en notre pouvoir, cette faveur que nous espérons de Votre Majesté et nous prions Dieu qu'il conserve sa personne Royale dans une constante santé et qu'il verse ses bénédictions sur son règne.