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vendredi 31 mai 2013

Le trophée des Alpes, à La Turbie, en l'honneur de l'empereur Auguste

Le monument d'Auguste à la Turbie, près de Monaco commémore sa victoire, vers 14 av. J.-C., sur des peuplades alpines, nos voisines (peut-être nos ancêtres ...)


La Gaule Romaine d'après les écrivains et les monuments anciens - 1884

. Pline l'Ancien a donné une transcription de l'inscription qu'il porte :
« IMP · CAESARI DIVI FILIO AVG · PONT · MAX · IMP · XIIII · TR · POT · XVII · S · P · Q · R · QVOD EIVS DVCTV AVSPICIISQVE GENTES ALPINAE OMNES QVAE A MARI SVPERO AD INFERVM PERTINEBANT SVB IMPERIVM P · R · SVNT REDACTAE · GENTES ALPINAE DEVICTAE TRVMPILINI · CAMVNNI · VENOSTES · VENNONETES · ISARCI · BREVNI · GENAVNES · FOCVNATES · VINDELICORVM GENTES QVATTVOR · COSVANETES · RVCINATES · LICATES · CATENATES · AMBISONTES · RVGVSCI · SVANETES · CALVCONES · BRIXENETES · LEPONTI · VBERI · NANTVATES · SEDVNI · VARAGRI · SALASSI · ACITAVONES · MEDVLLI · CENNI · CATVRIGES · BRIGIANI · SOGIONTI · BRODIONTI · NEMALONI · EDENATES · VESVBIANI · VEAMINI · GALLITAE · TRIVLLATI · ECDINI · VERGVNNI · EGVITVRI · NEMATVRI · ORATELLI · NERVSI · VELAVNI · SVETRI »
 Cette inscription a été traduite ainsi :
« À l'empereur César Auguste, fils du divin Jules, Grand pontife, Imperator pour la XIVe fois, investi de la puissance tribunitienne pour la XVIIe fois, le Sénat et le peuple romain ont fait ce monument, en mémoire de ce que, sous ses ordres et ses auspices, tous les peuples alpins, qui s'étendaient de la mer Supérieure jusqu'à la mer l'Inférieure, ont été soumis à l'Empire romain. Peuples alpins vaincus : les Trumpilins, les Camunes, les Vénostes, les Vennonètes, les Isarciens, les Breunes, les Génaunes, les Focunates, quatre nations vindéliciennes, les Consuanètes, les Rucinates, les Licates, les Caténates, les Ambisontes, les Rugusces, les Suanètes, les Calucons, les Brixentes, les Lépontiens, les Vibères, les Nantuates, les Sédunes, les Véragres, les Salasses, les Acitavons, les Médulles, les Ucènes, les Caturiges, les Brigians, les Sogiontiens, les Brodiontiens, les Némalones, les Édénates, les Ésubians, les Véamins, les Gallites, les Triulattes, les Ectins, les Vergunnes, les Éguitures, les Némentures, les Oratelles, les Néruses, les Vélaunes, les Suètres. »

Et aujourd'hui :

jeudi 30 mai 2013

La dame d'Entremont

Au moment de l'arrivée des Romains, Entremont, au dessus d'Aix, semble avoir été la capitale des Salyens, dont nous autres, les Dexivates, faisions partie.
Qui sait, sous notre voile, peut-être ressemblions nous à ceci :

Figure féminine, Archéologie d'Entremont au  Musée Granet, 1987, page 226



Druentia !


Bien plus que le Luberon, la Durance a servi de frontière à notre région. Mais alors, son cours n'était pas barré par des retenues et ses flots impétueux pouvaient en arrêter plus d'un ... Ecoutez Tite-Live qui raconte le voyage d'Hannibal : ( Histoire Romaine, XXI, 31) :
"Il se détourna sur la gauche vers le pays des Tricastins, et, côtoyant l'extrême frontière des Voconces, il pénétra sur le territoire des Tricorii, sans éprouver sur sa route aucun retard, jusqu'aux bords de la Druentia. Cette rivière qui descend aussi des Alpes, est de toutes celles de la Gaule la plus difficile à passer. En effet, malgré la grande quantité de ses eaux, elle ne peut soutenir de barques, parce que son lit, qui ne connaît point de rives, forme vingt courants toujours nouveaux, et présente partout des gués et des tourbillons qui rendent le passage incertain pour le piéton même, sans parler des roches pleines de gravier qu'elle charrie, et qui font perdre à chaque instant l'équilibre. Les pluies, qui l'avaient grossie, occasionnèrent un grand tumulte dans le passage, parce qu'indépendamment des autres dangers, les soldats se troublaient eux-mêmes par leur propre effroi et leurs cris confus." 
Incidemment, ça y est, on passe sur le nouveau pont. Alleluyah !

Cela s'est passé non loin d'ici


On raconte qu'Héraklès (Hercule) à son retour du jardin des Hespérides dut affronter deux géants ligures dans la Crau : Albion et Bergion ...


Il parcourut donc notre région, plus particulièrement la Crau, qui ne lui doit aucune reconnaissance, comme vous le verrez ci-dessous chez Strabon, qui cite Eschyle : c'est Prométhée qui s'adresse à Héraklès ainsi.










Eschyle ( v. 525 av. J.-C.  v. 455 av. J.-C. )
Puis tu rencontreras du peuple des Ligures
La cohorte intrépide. Et le combat qui vient,
Je le sais, je le vois, quel que soit ton courage,
Il faut que sans dédain bientôt tu l'envisages. Oui là-bas
Sous ta main par un décret du sort
Les flèches manqueront, et si tu veux alors
Sur le champ de bataille empoigner quelques pierres,
Tu n'en trouveras point car la contrée entière
N'est que tendre terreau mais dans ton désarroi
Tu seras vu de Dieu : par pitié pour toi
De cailloux arrondis formant une nuée
Il la fera neiger sur la terre embrumée.
Alors les projetant tu pourras aisément

Des Ligures ennemis chasser le régiment.

Strabon IV , 7 




 Στράβων Strabon (64/63 av.J._C. – env. ap. J.-C.)
"Comme s'il n'eut pas mieux valu, s'exclame Posidonius, faire tomber cette grêle de pierres sur les Lygiens eux-même, jusqu'à ce qu'ils fussent tous ensevelis, au lieu d'imaginer qu'Héraklès pouvait avoir besoin d'une aussi grande quantité de projectiles...ajoute encore Strabon. 
Posidonius ne manque pas de bon sens, à mon humble avis ...

Posidonius d'Apamée, géographe, entre autres (c.135-51)





mardi 28 mai 2013

Gérard Tenque, fondateur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem


L'an 1040 à Martigues. Mais ce n'est peut-être qu'une légende ...

Les impôts en 1789

La communauté de Saint-Martin [de la Brasque] paye:

1. La sixième partie de tous les grains, blé, seigle, lentilles, pois, fèves, pois chiches.
2. Deux poulets pour chaque jardin.
3. La septième partie des oliviers.
4. La neuvième partie du chanvre et des raisins; et pour les prés, six deniers par eymine[1].
5. Chaque maison doit trois gelines
6. Les lods, dus au treize selon notre transaction, mais exigés par le seigneur au six.
7. La seizième partie du blé qu'on moud aux moulins banaux du seigneur.
8. La communauté entretient, à grands frais, la martellière des Hermitants pour conduire l'eau au moulin du seigneur.
9. Chaque charrue paye annuellement deux corvées
10. La neuvième partie des amendes[2].
11. Paye la dîme au seize.
12. Sept cosses et demi de blé pour chaque mariage, et la moitié pour les veufs ou veuves, et la construction des fours demeure que l'entretien est à la charge de la communauté.

[1] mesure de capacité de grains , 24 litres.
[2] amandes.

Cahier de doléances, qui signe ?

Signé Roman, consul; M.Luc; D.Bret; Bret; D.Roman; Sédallian ; F.Luc; Avial; M.Luc; J.Roman; M.Roman ; Roman; D.Roman ; A.Sédallian ; D.Gouirand ; P.Sédallian ; Mathieu Bouchard; D.Malan ; Roman; F.Rouman; M.Ginoûx ; Sédaillan; Pierre Luc ; J.Sédaillan ; D.Bouchard; E.Sédaillan ; Bret ; F.Sédaillan ; F.Sédaillan, greffier ; Martin, juge.

Titre : Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages. Série 1 / Tome 6 / impr. par ordre du Sénat et de la Chambre des députés ; sous la dir. de MM. Jules Mavidal et Emile Laurent,...

Nous publions ce cahier d'après un manuscrit des Archives de l’Empire

Cahier de doléances : partie nationale, 23 articles

Art.1. L'assemblée de Saint-Martin demande qu'aux Etats généraux ses représentants votent par tête et non par ordre si le tiers était privé de cette faculté, le bienfait de l’édit du 27 décembre dernier serait illusoire, car alors le peuple resterait dans l'esclavage dont nos rois s'efforcent, depuis huit siècles, de le faire sortir.

Art.2. Demande très-respectueusement, ladite assemblée, qu'aux premières séances des Etats généraux, Sa Majesté accordera à ses peuples une constitution déclarative des droits de la nation française.

Art.3. Le retour périodique, et à perpétuité, des Etats généraux tenus de quatre en quatre ans, ou plus tôt s'ils sont jugés nécessaires.

Art.4. Demande la réformation du code civil et criminel, le premier, funeste aux fortunes, et l'autre à la vie des citoyens; la suppression de toute évocation des procès au conseil du roi.

Art.5. Que la procédure criminelle sera instruite publiquement, les accusés jugés pas leurs pairs, de concert avec les juges naturels.

Art.6. Demande encore, ladite assemblée, que la justice sera rapprochée, le plus possible, des justiciables.

Art.7. Les directes, cens et censes rachetables par des pensions féodales en grains ou en argent, lesdites pensions inextinguibles.

Art. 8. Suppression dus justices seigneuriales, et en cas qu’il plaise à Sa Majesté de les conserver, les communes présenteront au seigneur trois sujets pour chaque place; sera obligé le seigneur d’en choisir un sur les trois, lequel sera inamovible et domicilié sur le lieu.

Art. 9. Que la contribution proportionnelle sera établie sur les trois ordres du royaume.

Art. 10 Que l'impôt sera simplifié le plus possible ; l'on n'entend pas demander l'abolition des impôts établis sur des objets de luxe ou des besoin factice, tel que le tabac, sucre, café et les cartes.

Art. 11. Dans la répartition de l’impôt territorial, on aura égard aux pensions féodales, à celles constituées à prix d’argent et autres objets qui reviennent au maître sans impenses ; sans cette distinction on manquerait le but proposé, celui de la répartition égale.

Art.12. Recul des bureaux aux frontières.

Art. 13. Abolition de tous impôts sur le sel, ou du moins réduction considérable sur le prix, ce genre d’impôt étant improportionnel, frappant sur la classe la plus indigente, et nuisant essentiellement à l'agriculture.

Art.14. Que l’édit qui exclut le tiers des grades du service militaire soit supprimé.

Art.15. Démolition de toutes les places fortes, châteaux, etc., qui se trouvent dans l'intérieur du royaume; ces objets de la plus grandes dépenses, sont aujourd'hui de la plus grande inutilité.

Art.16. Que la milice sera supprimée ; les Français doivent marcher gaiement et volontairement au service de la patrie et non y être traînés de force.

Art.17. Suppression de plusieurs universités de province.

Art.18. Abolition de la mendicité ; les pauvres nourris par l'Etat.

Art.19. Que le ministre des finances soit comptable à la nation ; que les Etats généraux se fassent représenter l'emploi de leurs deniers, et que le compte rendu devienne public par la voie de l'impression ; sera pourtant laissé une certaine somme pour parer à des cas imprévus, de laquelle il rendra compte qu'au roi et à sa probité.

Art.20. Que si, ce qu'à Dieu ne plaise ! un ministre avait le malheur de trahir la confiance de son auguste maître, et les intérêts de la nation, sera très-humblement et très-réspectuesement suppliée Sa Majesté de faire instruire son procès sous les yeux des Etats généraux, c'est-à-dire de commissaires nommés par les trois ordres, et pris à égalité dans chacun d'eux.

Art.21. Abolition des péages.

Art.22. Permission aux provinces de faire placer des bacs sur les rivières, ou obligation aux seigneurs d'en faire placer dans les endroits où l'utilité publique l'exigera.

Art.23. Abolition du droit de chasse, et défense toute personne de chasser dans la propriété d'autrui, et surtout aux gardes des seigneurs de ne plus aller avec leurs chiens fouler les blés des habitants.

Cahiers de doléances : préambule

CAHIER

Des instructions, doléances et remontrances de la communauté de Saint-Martin de la Brasque, Viguerie d’Apt[1]


Instructions, doléances et remontrances de la communauté de Saint-Martin de la Brasque, rédigées et approuvées dans le conseil général de tous chefs de famille, tenu le 29 mars 1789, pour être remises aux députés élus par la communauté, portées à l'assemblée générale de la sénéchaussée d'Aix, et de là aux Etats généraux du royaume.
Sa Majesté ayant bien voulu convoquer, pour le bien de son royaume, les Etats généraux d’içelui, et sa tendresse pour ses peuples la déterminant à vouloir connaître la situation du plus simple hameau, la communauté de Saint-Martin se croirait coupable, si elle ne portait au pied du trône ses instructions, plaintes et remontrances ainsi qu'elle y est invitée par les lettres de convocation du 2 mars 1789.

[1]Nous publions ce cahier d'après un manuscrit des Archives de l’Empire


Les voies romaines en Provence


Le dieu Lanovalus

 A Cadenet, près du ruisseau Laval furent trouvées deux inscriptions en l'honneur du dieu Lanovalus.

Lanovalo Q(uintus) Cornelius Smertullus v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito) pro Placido fratre. 
PI. XXIX. — Musée Borély (inv. n° 258). R. E, II, n° 758. 

Lanovalo; v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito) Sex(tus) Celtilius Sencio, pro Sex(to) Veratio..

La déesse Dexiva

Pour notre part, nous appartenons à la tribu des Dexivates qui possède un centre important au Castellar de Cadenet. La vallée fourmille de Dieux : la plus importante, la déesse Dexiva à Cadenet, le dieu Lanovalus, qui avait un sanctuaire dans la vallée du Laval à Cadenet, le Dieu Belado, associé à Mars : on en a trouvé un marbre à La Tour d'Aigues  dédié par T. Flavius Justus.

Antiquités et monumens du département de Vaucluse... De [Agricole Joseph François Xavier Pierre Esprit Simon Paul Antoine] Fortia d'Urban



Journ dc fayans moisd Aoûc 1773 CAUDELLENSES Anciens habitans de Cadenet Le nom de ce peuple devient intéreflant à caufe d une infcription qui fut trouvée en 1773 au village de Cadenet & qui devoit orner le fron tifpice d un petit temple ou facdlum bâti près de cet endroit La voici telle qu elle m a été communiquée par M Calvet premier profefleur en médecine dans l univerfité d Avignon Je rapporterai aufîi l explication qu il en donne & qui paroîtra fort ingé nieufe DEXIVAE ET CAVDEL LENSIBVS C HELV1VS PRIMVS SEDILIA V S L M On a trouvé au même endroit dit M Cal vêt t trente fept médailles d argent dont la plus récente eft du premier Maximin une efpece de médaille d or portant une tête de femme fans revers & fans légende plufieurs bijoux tels qu un collier de grenats avec des glands d or une chaîne un bracelet un anneau deux cercles d or & enfin deux petits vafes d argent avec un petit bouclier votif du même métal La plupart de ces objets peuvent avoir fervi de parure à la ftatue de la déefle Dexiva à laquelle on avoit dédié îefacellum ainfi qu au génie ou plutôt comme l explique M de Brequigny aux déefles tutelaires des Caudellenfe anciens habitans du lieu de Cadenet car rien n eft plus commun dans l antiquité que de voir dans les dédicaces des divinités jointes aux villes ou au génie des villes Cela pofé vûici comment M Calvet explique l infcription Dexivce

Histoire générale de Provence, dédiée aux états. ... De Jean-Pierre Papon, Papon

Texte non disponible

Histoire générale de Provence, dédiée aux états. ... De Jean-Pierre Papon, Papon

Les Dexivates font partie de la puissante tribu des Salyens ( ou Saliens,Salviens,Salluviens), dont la capitale fut Entremont, au dessus d'Aix.
Pour en savoir plus sur les Dexivates
Entremont, capitale des Salyens

Pour les recherches les plus récentes sur le Castellar, à Cadenet


Adresse : St-Martin de la Brasque, par Aquae Sextiae, Narbonnaise


lundi 27 mai 2013

Le temps des Romains : 125 avant J-C

Nous sommes en 125 avant Jésus-Christ. Les Salyens, basés à Entremont, au nord du site d'Aix en Provence, s'en prennent régulièrement aux Phocéens, qui demandent l'appui de leur alliée, Rome. Le consul Fabius Flaccus passe les Alpes. Il vainc les Ligures dans la région de Barcelonette, puis les Voconces, puis les Salyens. Ainsi nous le rapportent Tite-Live :
"M. Fulvius Flaccus primus transalpinos Liguras domuit bello, missus in auxilium Massiliensium adversus Salluvios Gallos, qui fines Massiliensium populabantur."
Epitomé, LX : abrégé du livre 60
Tite-Live (-64 ou -59 à vers 10), historien romain, auteur d'une Histoire de Rome en 142 livres, allant des origines à l'an -9. 
 et aussi Florus :
"Prima trans Alpes arma nostra sensere Salluuii, cum de incursionibus eorum fidissima atque amicissima ciuitas Massilia quereretur ; …"
Florus (première moitié du deuxième siècle)
Florus, historien latin, auteur de deux livres sur les guerres romaines.