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samedi 20 mars 2010

1706 Libéralités du soldat de marine

Par le contrat de mariage, le sieur Serry avoir fait donner à sa fille, par le soldat, la somme de 40000 livres, & une pension viagère de 1000 livres par an ; & par deux actes faits après ce mariage, il se fit céder à lui même, sur les revenus de la succession de Caille,  échus & à échoir, la somme de près de 18 000 livres. Et dans tous ces actes, la réserve des sommes & fournitures qu'il a faites est soigneusement répétée. Outre ces générosités, faites au profit de sa famille, le sieur Serry fit faire, par son gendre, une obligation de 11000 livres au profit de M° Silvain, avocat, qui lui avoit prêté son ministère pendant tout le cours du procès. Il lui fit faire, en outre, une obligation de 15000 livres, au profit d'un sergent nommé Méyére, qui avoit fait toutes les assignations données au nom du soldat & l'acte portoit que cette somme étoit outre & par dessus ce que Méyére avoit reçu du sieur de Caille, ou de sa part,  en argent denrées & subsistance pour lui & sa famille,  à raison de quoi ils ne pourront être recherchés.

Or, disoit-on, pourquoi avoir fourni, pendant sept ans qu'a duré le procès, de l'argent & des denrées à un sergent qui n'a fait que donner des exploits, & lui donner en outre 15000 livres? Une générosité si excessive ne seroit-elle point la récompense de prévarications qu'il auroit commises dans son ministère? Et s'il en a commis, qui peut les lui avoir ainsi payées si ce n'est le sieur Serry, puisqu il est certain que le soldat n'avoit ni argent, ni denrées à donner? Ce sieur Serry est donc complice des prévarications qu'il a payées; cette complicité n'avoit pour but que de s'appliquer, par le mariage de sa fille, la propriété des biens de la maison de Caille.

Une fois, en possession, le faux Caille dénatura, dissipa, vendit précipitamment, les biens arrachés aux Rolland et aux Tardivi. Il fit argent de tout, même des ruches à miel. Il n'oublia pas de payer les créanciers de ce pauvre Pierre Mège à qui il devait tant.