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mardi 18 juin 2013

Nos ancêtres les Gaulois ?

Eh bien non, pas tant que cela. Après la fondation d'Aix, Aquae Sextiae, Domitius Ahenobarbus soumet la plaine du Rhône, pousse jusqu'à Toulouse et constitue une nouvelle province qui relie l'Italie à l'Espagne : cela constitue, en 118, la première colonie de Rome située au delà des Alpes: Narbonne. C'est la naissance de la Gaule transalpine (tout dépend du point de vue, n'est-ce pas ?). Cette large voie de passage est rapidement, et durablement assimilée. Moins d'un siècle après l'arrivée de Flavius Flaccus, les Gaulois de la Transalpine sont de dévoués collaborateurs de César dans la conquête des Gaules. Ils s'y associent "avec entrain et sans arrière-pensée"[1], et cela "fit cesser l'oppression chez les Transalpins et opéra leur réunion avec Rome"[1]
Un siècle après, Pline décrit cette province comme "une autre Italie, plutôt qu'une province".
En fait la Narbonnaise déborde largement de la Provence : elle englobe le Dauphiné, la Provence et le Languedoc. Les habitants sont d'origines Ligures, Ibères aussi bien que Celtes. Ils ne font pas partie de la Celtique de la légende. L'histoire et le climat les différencient des autres Gaulois. Leurs terres "étaient les vraies terres du Midi français, chaudes et lumineuses, les seuls horizons de la Gaule qui ressemblassent à ceux des Méditerranéens."[2]. En collaborant avec César, la Gaule romaine s'était détachée pour cinq siècles du reste de la Gaule, la Gaule barbare, la "Gaule chevelue".

D'après Roger Duchêne, "La Provence devient française", Fayard, 1986

[1] R.Busquet, Histoire de Provence, des origines à la révolution française, Ed. de l'Imprimerie nationale de Monaco, 1954.
[2] Camille Julian, Histoire de la Gaule.